Cameroun : L’Acticc dévoile son pacte culturel aux candidats à la l’élection présidentielle 2025
Par: Junior King Ondoua
Tous vêtus dans une ténue traditionnelle d’apparat les membres de l’ACTICC étaient face aux hommes et femmes des medias et surtout aux candidats à l’élection présidentielle à venir. Le Groupement Des Acteurs des Industries Culturelles et Créatives du Cameroun a présenté officiellement l’un de leurs projets parmi d’autres baptisé » Pacte Culturel pour le Cameroun – Élection Présidentielle 2025 »
Le président du Groupement Blaise Etoa, dans sa première prise de parole à ténu à saluer la présence des candidats en lice à l’élection présidentielle 2025 qui malgré leurs agendas surchargés on le sait étaient présents, Maître Akere Muna, Serge Espoir Matomba et d’autres représentés.
Dans sa seconde prise de parole il a clairement présenté le groupement, ses missions et son rôle majeur au sein de la société camerounaise en insistant sur la neutralité de celui-ci. En rappelant de façon historique avec des statistiques à l’appui la richesse inestimable que représente la culture camerounaise bien marginalisée elle demeure pourtant un levier de développement. D’ou l’initiative de ce projet avec pour objectif faire de la culture un pilier de développement, de cohésion et d’influence international.
En rappel pour les plus étourdis la culture représente plus de 3% du PIB mondial et emploie près de 30 millions de personnes nous renseigne L’UNESCO, 2021. Plateforme d’engagement politique, éthique et stratégique le pacte culturel que propose les acteurs de L’ACTICC aux douze futures locataires d’Etoudi se décliné en dix axes stratégiques que voici :
1. Reconnaissance constitutionnelle et institutionnalisation de la culture – Faire de la culture un droit fondamental inscrit dans la Constitution et créer un Conseil national de la culture pour coordonner les politiques.
2. Développement d’une économie créative compétitive – Intégrer les ICC dans les politiques de croissance et mettre en place un fonds d’investissement pour stimuler innovation et emploi.
3. Décentralisation et territorialisation de l’action culturelle – Rendre la culture accessible sur tout le territoire grâce à un réseau de Cités de la Culture et des budgets locaux.
4. Réforme du financement, fiscalité et mécénat culturel – Créer un environnement durable via mécénat, PPP et projets bancables.
5. Révolution numérique de la culture – Déployer des plateformes souveraines et former les créateurs aux nouvelles technologies ( IA, VR, NFT…).
6. Statut juridique et social des professionnels de la culture – Garantir un statut, une sécurité sociale et une rémunération juste pour les créateurs.
7. Intégration de la culture dans l’éducation et la formation – Généraliser l’éducation artistique et créer des centres de formation.
8. Protection et transmission du patrimoine culturel – Numériser, protéger et valoriser le patrimoine matériel et immatériel.
9. Culture, citoyenneté et cohésion nationale – Utiliser la culture comme outil de paix, de dialogue et contre les discriminations.
10. Rayonnement culturel et diplomatie d’influence – Positionner le Cameroun comme puissance culturelle africaine via des instituts et une présence mondiale.
Il est très reproché aux acteurs culturels d’être inactifs ce pacte culturel est la preuve que ceux-ci savent maintenant proposer des formes d’intervention nouvelles dans les territoires et aux potentiels décideurs.
Ils s’inscrivent dans un cadre plus large, prenant en compte d’autres manières de susciter une dynamique culturelle dans toutes ses dimensions.
Les ressources culturelles d’un territoire peuvent, en effet, être envisagées pour le rendre plus attractif. Le Cameroun est une terre de festivals et de patrimoines divers. Les acteurs culturels revendiquent de plus en plus un ancrage territorial, veulent s’y investir. Il ne s’agit pas seulement des artistes, mais des habitants qui veulent y jouer un rôle important.
Cette configuration est très perceptible dans la démarche de L’ACTICC à travers ce projet qui va faire la singularité d’un projet de territoire, un projet national, c’est le fait qu’il soit pensé non pas à travers le seul prisme artistique et culturelle mais parce qu’il pense le devenir impactant auprès du candidat qui mettra ça sur sa feuille de route. L’intervention durant cette rencontre du journaliste experts en questions politiques Georges Alain BOYOMO renseigne à suffit.
Longtemps, le secteur culturel a été centré sur lui-même. Cloisonné, avec ses valeurs, ses lieux, ses rites. Ce cloisonnement sectoriel est de plus en plus dépassé, par la volonté des acteurs culturels eux-mêmes. Ils veulent vivre en lien avec les forces celles qui décident et celà tombe bien à quelques semaines de cette sixième élection présidentielle au Cameroun la balle est désormais dans le camp des candidats let’s start the show.