Mediasphere
Le webzine camerounais » BIMSTR » ferme officiellement
L’annonce a été faite sur les comptes sociaux officiels de la page et de son promoteur. L’intégralité du texte.
Après 10 ans d’histoire, BIMSTR prend fin aujourd’hui.
C’EST TERMINÉ !
Il y a des histoires qui naissent sans rien demander. Des histoires qui émergent d’une envie simple : raconter ce que nous sommes, ce que nous vivons, ce que nous créons.
BIMSTR est né comme ça. Sur un groupe Wh@tsApp, puis une page F@cebook, avec une plume particulière faite de métaphores qui sortaient du lot…
Une ligne éditoriale teintée d’un argot assumé, contrastée par un branding tellement propre qu’on aurait dit que c’était une multinationale qui était derrière tout ça.
Mais non.
C’était juste nous.
Une bande de passionnés.
Et derrière cette énergie, il y avait des visages, des âmes, des talents bruts qui rêvaient grand et voulaient apporter leur pierre à l’édifice de l’industrie musicale camerounaise.
Très vite, BIMSTR est devenu plus qu’un média.
C’est devenu la référence.
Un concept innovant qui se démarquait par son marketing HOHAAA et sa communauté LES Z’EXPERTS !
Bimstr, c’était :
La page qui mélangeait le quartier et le luxe. L’impertinence et le professionnalisme.
Là où chaque publication avait une âme. Là où chaque punchline devenait une phrase culte d’un perika du quartier !
La page qui avait comme refrain ses hashtags emblématiques #NeFaitesPasDansLaSorc€llerie. #237RaisonsDexceller.
On ne racontait pas seulement la musique : on racontait un pays tout entier.
Et on doit le dire clairement : toutes les grosses figures de la musique urbaine camerounaise sont passées par BIMSTR.
Presque toutes.
Quel artiste peut dire qu’il n’a jamais bénéficié du soutien de Bimstr ?
Qui peut prétendre n’avoir jamais attendu, le cœur serré, les réactions des Z’experts sous son clip ?
Personne.
BIMSTR était devenu le miroir émotionnel de l’industrie, le baromètre du succès d’estime.
Les stars, les futures stars, les artistes en devenir… tout le monde savait.
BIMSTR a accompagné presque toute la scène urbaine.
On couvrait les événements, on faisait des lives F@cebook interminables malgré la connexion parfois merdique au bled.
Grâce à ces lives, les benguistes assistaient à des concerts depuis leurs canapés.
On créait des ponts réels entre la diaspora et le pays.
Et dans ces lives interminables, où l’énergie ne faiblissait jamais, il y avait Akoute Ramses celui qui tenait le téléphone comme on tient une mission, celui qui transformait quatre heures en quarante minutes tellement il vivait le terrain, tellement il incarnait cette présence humaine que les Z’experts attendaient.
BIMSTR était aussi une machine à concepts.
Une usine à idées.
Une fabrique de tendances qui lançaient des carrières.
– Le Bimstr Challenge
Ce n’était pas juste un challenge.
C’était une rampe de lancement.
Des gars inconnus, des jeunes du quartier, des talents bruts… qui terminaient le challenge en étant convoités par des labels.
On a littéralement vu des artistes naître sous nos yeux.
– Le Bimstr Freestyle
C’était la chambre d’écho des talents émergents.
On révélait des plumes, des flows, des écritures.
C’était le lieu où la rue rencontrait l’art.
– The Views (The Views)
Un format avant-gardiste qui mettait en avant les artistes 237.
Une émission de création de contenu à une époque (2015) où la création de contenus n’était même pas encore une mode.
À côté de ça, il y avait encore d’autres formats, d’autres délires comme « Dénonce ton snack bar », « Bimstr trottoir », « Bimstr magazine », « Bimstr recap by Camille Owono », « Beats battle », « Bimstr DJ live »… Y en avait tellement…
L’inspiration nous appelait PAPA !
Et puis la vérité :
Si ton clip ne passait pas sur BIMSTR… c’était vécu comme un éch€c.
La validation de BIMSTR valait plus qu’une rotation TV.
Bimstr était influent, vraiment influent.
Le 11 août 2017, un truc incroyable s’est produit.
F@cebook avait changé de couleur…
La couleur rose de BIMSTR avait envahi les timelines.
Beaucoup de gens partout dans le monde avaient mis en photo de profil un visuel Bimstr.
Si tu avais participé à cette campagne en mettant ta photo de profil en rose, mon frère, sens-toi big up !
C’était historique.
Une mobilisation spontanée.
Une vague culturelle.
BIMSTR n’était pas qu’un média, c’était un concept, une vision jeune, un espoir.
C’était une communauté : Les Z’experts.
Des milliers de personnes qui vibraient, critiquaient, partageaient.
Ils étaient la force, l’élan, le moteur.
Merci à eux. Vraiment merci.
Et dans cette aventure, chacun avait son rôle.
La plume atypique, cette manière unique de tordre les mots pour toucher les cœurs, venait de Nautile dont les textes donnaient à BIMSTR ce goût unique.
Le branding magnifique, moderne, reconnaissable entre mille… c’était Danny Bigdi et Jack Napier, les hommes silencieux dont les créations visuelles donnaient à BIMSTR son allure professionnelle et futuriste.
La stratégie, les choix, l’ossature invisible derrière tout… c’était Christian Djakou, Brice Ondo, Rufine Songue. Ils ont façonné la colonne vertébrale du projet.
Et puis il y avait moi.
Je buvais Bimstr. Je mangeais Bimstr. Je vivais Bimstr.
Je scrutais nos mots, nos virgules, nos actions, nos objectifs.
J’étais habité par ma folie, ma liberté et ma détermination.
Je ne mettais aucune limite dans l’écriture, aucune limite dans le marketing.
Bref, le HOHAAA dans toute sa splendeur.
J’étais l’artisan, le porteur de projet, l’homme-à-tout-faire.
Celui qui rêvait, qui poussait, qui essayait de tenir debout même quand tout vacillait.
BIMSTR a été un marathon incessant pendant plusieurs années.
LE PLUS GRAND SACRIFICE DE MA VIE À DATE !!!
Des nuits blanches, des semaines sans souffle, des années sans pause.
Mais je n’étais pas seul.
Tout le monde s’est sacrifié.
Tout le monde.
Merci aussi à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin.
On ne peut pas citer tout le monde, mais chacun a compté.
Grâce à vous, Bimstr a écrit une partie de l’histoire de la musique camerounaise.
Parler de musique urbaine camerounaise sans parler de Bimstr, même dans 30 ans, serait falsifier l’histoire.
Notre contribution, notre impact resteront à jamais, et c’est notre plus grosse fierté.
BIMSTR a été un projet porté à la force des mains.
À la passion.
Au sacrifice.
Sans financements, sans soutien structurel, sans industrie solide derrière.
Une notoriété immense… mais pas de revenus, on a été endettés longtemps…
Une influence énorme… mais presque aucune ressource pour la maintenir.
Puis la vie a suivi son cours.
Les membres du noyau dur ont pris d’autres routes.
Les priorités ont changé.
Les rythmes aussi.
On s’est dispersés.
L’âme est partie avant même qu’on se dise que l’aventure touchait à sa fin.
Pendant longtemps, j’ai cherché les coupables.
Les artistes qui ne jouaient pas le jeu.
Les critiques. Les incompréhensions.
Le public difficile.
Puis j’ai compris.
Le principal responsable… c’est moi.
BIMSTR est certes gravé à vie dans l’histoire de la musique urbaine, mais BIMSTR a échoµé, Anicet NEMANI a ÉCHOµÉ.
Parce que c’était mon projet.
Parce que j’en étais le porteur.
Parce que je n’ai pas su transformer cette force culturelle en structure pérenne.
Parce que j’ai fait des erreurs.
Parce que j’ai appris, parfois trop tard…
J’AI ÉCHOµÉ.
Je n’ai pas voulu que Bimstr disparaisse lâchement et qu’un jour on constate seulement que Bimstr n’existait plus.
J’ai tenu à faire ce bilan, à être reconnaissant pour tout ce qu’on a accompli ensemble, et à rappeler qu’en tant que fondateur de Bimstr, Anicet NEMANI que je suis, a échouɛ.
Je profite justement pour big up ceux qui continuent encore ce cømbăt malgré toutes les difficultés comme le DOMAF, et pour passer le flambeau aux initiatives jeunes et positives comme « DANS LE VAN », URBAN BRIDGE…
Je compte sur vous désormais car j’ai échøųé.
Mais c’est un éch€c qui m’a construit.
J’ai affiné ma vision entrepreneuriale, renforcé mon abnégation, ma créativité, mon goŭt du risque et développé beaucoup d’autres skills.
J’ai gagné en expérience.
C’est un éch€c qui m’a élevé.
C’est un éch€c qui a ouvert d’autres portes.
Chaque nouveau projet né de Bimstr porte son empreinte :
Le ton.
La plume.
La vision.
La manière de raconter.
Bimstr vit dans d’autres projets :
Dans V’Eyes Consulting, cette agence digitale qui accompagne aujourd’hui des marques comme Boissons du Cameroun.
Dans School Ailleurs, ce projet qui accompagne les gens dans leurs procédures pour l’obtention des visas étudiants pour la France.
Dans chaque stratégie, chaque campagne, chaque mot posé aujourd’hui… il y a un morceau de BIMSTR.
Sans BIMSTR, rien de tout ça n’existerait.
BIMSTR a été l’école.
BIMSTR a été le tremplin.
BIMSTR a été la fondation.
Alors oui.
Aujourd’hui, officiellement, BIMSTR S’ARRÊTE !
Nous sommes en train de finaliser la page Wikipédia de Bimstr pour les générations futures qui souhaiteront connaître ce que Bimstr avait fait.
La page F@cebook va continuer, mais sous une autre forme.
Avec une autre mission : School Ailleurs.
Ce n’est pas une trahison.
C’est une évolution.
Quand une flamme ne peut plus brûler au même endroit, elle se transforme.
Elle éclaire autrement.
BIMSTR n’est pas m₀rt.
BIMSTR change de peau.
BIMSTR devient la voix d’un autre combat : celui de l’éducation, du voyage, de l’avenir.
Mais il garde son âme : le ton décalé, la punchline, l’argot, l’audace, la vision.
À ceux qui ont vécu l’époque rose BIMSTR,
À ceux qui ont ri, partagé, commenté, critiqué, encouragé…
À ceux qui ont détesté, comb@ttu, vibré…
Merci.
Dans quelques jours, la page s’appellera désormais : SCHOOL AILLEURS DE BIMSTR.
Et avant de clôturer vraiment cette histoire… j’aimerais vous demander quelque chose.
Dites-moi en commentaire :
– Quel artiste vous avez découvert grâce à BIMSTR ?
– Qu’est-ce qui vous a le plus marqué positivement sur le projet Bimstr ?
Vos réponses seront intégrées dans le documentaire BIMSTR que nous sommes en train de préparer.
PARTAGEZ si vous avez apprécié.
PARTAGEZ pour dire au revoir.
PARTAGEZ pour informer le maximum de personnes…
Comment lire et arriver jusqu’ici sans partager ?
Comme disait le slogan : Ne faites pas dans la sørc€llerie.
